Négociations salariales dans les banques

Information du Secteur Presse - Communication daté du mardi 4 février 2014

Indécence

Les banques refusent de redistribuer les bénéfices à leurs salariés

Article paru dans FO Hebdo 3103

FO a claqué la porte des négociations salariales de branche le 20 janvier.

«Nous ne sommes pas adeptes de la politique de la chaise vide, mais le niveau de provocation était tel que nous ne pouvions pas continuer cette mascarade plus longtemps, nous ne voulons pas servir de caution à un patronat qui vient les mains vides», explique Sébastien Busiris, responsable FO Banques (FEC).

Le 20 janvier, FO a claqué la porte de la seconde réunion de négociation sur les salaires minima de la branche avec l’Association française des banques. Cette séance devait être consacrée à l’examen des propositions patronales en réponse aux revendications des syndicats. 

FO Banques avait, entre autres, demandé l’arrêt des suppressions de postes dans la branche avec le non-remplacement des départs, une augmentation générale des salaires à hauteur de l’inflation et une revalorisation de 5% des minima de la grille. Elle avait aussi revendiqué un passage de la garantie individuelle des salaires (GSI) à 5% sur cinq ans, comme les années précédentes, et des mesures d’urgence sur l’égalité hommes/femmes.

ABSENCE DE DIALOGUE SOCIAL

Malgré de confortables bénéfices, la délégation patronale n’a proposé ni augmentation générale des salaires, ni prime. Les minima de la convention collective augmenteraient de seulement 1%, alors que certains décrochent de plus de 7% des salaires réels. Et rien n’a été dit ni sur la GSI, qui retombe à 3%, ni sur l’égalité. Des propositions qui ne coûteront rien ou presque aux patrons et qui ne permettent même pas le maintien du pouvoir d’achat. Cela n’a pas empêché les employeurs d’annuler, le 22 janvier, la troisième et dernière séance de négociation initialement prévue en février.

«Malgré des bénéfices qui seront sûrement compris entre 14 et 16 milliards d’euros en 2013, la profession refuse de parler de salaires et d’emploi, il n’y a pas de dialogue social dans la branche sur ces questions, dénonce Sébastien Busiris. Les patrons, eux, touchent des millions d’euros par an et s’octroient des augmentations à deux chiffres. C’est de la provocation et un manque criant de respect vis-à-vis des salariés de notre profession qui, de par leur travail, ont permis ces résultats.»

FO Banques a envoyé, le 24 janvier, un courrier à l’Association française des banques pour demander la réouverture des négociations salariales. Elle a aussi adressé une lettre à François Hollande pour l’alerter sur le sujet et lui demander d’intercéder auprès des dirigeants de la branche pour qu’ils «acceptent enfin de jouer leur rôle de moteur de la relance économique de notre pays». 

Dans le même temps l’inflation des tarifs bancaires se poursuit, et ce, malgré une automatisation croissante des processus. L’AFOC, qui siège au comité consultatif du secteur financier, dénonce surtout la hausse des frais liés à la carte de crédit et à la tenue de compte, et réclame elle aussi un meilleur partage des bénéfices avec les clients. 

Clarisse Josselin

http://www.force-ouvriere.fr/